Zombie Boy
« Zombie Boy » de Morgane Rugraff
« Je veux planter un coquelicot dans ton cœur, et m’endormir sur ta poitrine de fleurs. »
Il est des histoires ou des personnages qui laissent une empreinte indélébile dans votre tête et votre cœur, qui vous accompagnent longtemps après avoir tourné la dernière page.
« Zombie Boy » est de ceux-là. Morgane Rugraff est une auteure que je découvrais et dont le talent m’a happée dès les premières lignes. Une plume puissante, des mots percutants, une langue crue, violente, sans fard et néanmoins si marquante dans sa sensibilité. Ce roman n’est pas de ceux qui se lisent facilement, les thèmes abordés sont insoutenables. On n’est pas dans la romance mignonne, les bons sentiments et la vie rêvée. C’est tout le contraire. C’est difficile, bouleversant, terrifiant… Ça vous emporte, vous retourne l’estomac, vous donne la nausée. Et pourtant, impossible de le lâcher, impossible de s’arrêter, impossible de fermer les yeux devant la souffrance de Marlon, la douleur de Franco et la force de cet amour incommensurable.
Tout commence par un mariage, celui de Franco et d’Hailey. Ils sont jeunes, beaux et amoureux. Mais l’arrivée de Marlon vient jeter un voile sur ce bonheur parfait. Qui est ce petit frère dont Franco n’a jamais entendu parler ? Pourquoi lui a-t-on caché son existence ? Qui est cet homme étrange, qu’il n’arrive pas à cerner, mais qui l’attire inexorablement ? Quels sont ces sentiments qui naissent à son contact ? Ce livre, c’est la rencontre d’un coquelicot noir et d’un coquelicot rouge.
Franco, tu es le coquelicot rouge, la vie et la lumière au milieu de toute cette noirceur. Je t’ai aimé dès les premières pages.
Toi, tu es le pilier sur lequel on s’appuie, la personne à qui on se confie, le justicier sans peur qui protège. Tu es la compassion, la douceur, la compréhension.
Toi, tu es celui qui ne va jamais abandonner.
Toi, tu écoutes ton cœur.
Toi, l’homme droit et sincère.
Marlon, tu es le coquelicot noir. Tu m’as chamboulée dès ta première apparition.
Toi, l’homme sombre et insolent, recouvert d’une armure de tatouages. Tu es l’homme fracturé qui ne sait pas comment rassembler les morceaux éparpillés de son être. Tu te caches derrière des murs pour te protéger.
Toi, le démon inquiétant dont la force t’a permis, non pas de vivre, mais de survivre. Tu fais couler le sang. Tu te nourris de colère et de haine jusqu’à en vomir. Tu réclames vengeance.
Toi, le garçon perdu et apeuré, qui ne cesse de crier, mais que personne n’entend.
Toi, le Zombie Boy.
« Zombie Boy » est un livre éprouvant, glaçant, qui vous décrit un enfer qu’on ne peut ni imaginer, ni même concevoir. Je le répète, c’est dur, oppressant, effroyable. Il faut en être bien conscient avant de commencer sa lecture. On ne peut pas en ressortir indemne. Mais Morgane Rugraff a su créer de la beauté sur la pire des obscurités… Il y a de la force et de la puissance dans son écriture, un quelque chose qui nous retient et nous empêche de détourner le regard. L’horreur peut se surmonter, l’espoir s’épanouir et l’amour se construire même sur un champ de ruines, tels les coquelicots qui parsèment ce récit. Un roman coup de poing, un roman coup de cœur que je ne peux que vous recommander.
Extrait du roman « Zombie Boy » de Morgane Rugraff
Cette fois, une larme coule sur sa joue, emportant mes derniers doutes, mes dernières craintes. Je sais, maintenant.
— J’ai jamais réussi à garder quelqu’un près de moi sans le briser, Franco. J’aime dans la douleur, dans la noirceur, quand tout est plus sombre. Plus froid. Parce que c’est toujours dans ces moments-là que la lumière explose dans ma tête, éclate, et qu’elle est la plus belle. J’aime quand ça fait mal, j’aime quand ça me fracasse ! Parce que ça me permet d’oublier tout ce qui me fout en l’air, pour quelque temps.
L’homme qui me fait face n’est plus le Marlon serein que je tenais dans mes bras il y a moins d’une heure. Il est à nouveau un masque de douleur, un puits sans fond de failles, de brèches béantes par lesquelles je peux entendre son démon intérieur hurler.
— La vérité, Franco…, c’est que je t’ai sous la peau. Tu pulses dans mes veines à chaque battement de cœur. Je t’ai sous les paupières. Tu pulses, là, dans mon esprit, souffle-t-il en pointant son index sur ma tempe.
Il marque un temps d’arrêt, ses lèvres viennent frôler les miennes sans jamais vraiment les toucher d’un contact franc alors qu’il murmure :
— Je t’ai dans le cœur aussi… Je crois.
Le mien manque de s’arrêter net face à cet aveu.
— Mais il est tellement fragmenté que je ne sais pas quel morceau ramasser pour t’aimer, ajoute-t-il avec fatalité.
9 Comments
Coucou Viranne^^
Merci pour cette nouvelle chronique.
Une dark romance !
C’est audacieux comme choix, mais, pour en avoir lu à une certaine période, je sais qu’il y a des petites pépites qui s’y cachent parfois.
Après, ce genre de thème demande une grande maitrise de l’auteur, car verbaliser les émotions des personnages dans ces conditions demande beaucoup de justesse pour leur donner toute la crédibilité nécessaire.
C’est ce qui pêche souvent dans ce style de littérature.
En tout cas, Zombie Boy m’a l’air d’être un livre très intense, et qui, dans tous les cas, ne doit pas laisser indifférent.
Bonne semaine à toi,
Bisous.
Coucou G,
C’est un plaisir de te retrouver ici, merci de venir déposer un petit mot à chaque nouvelle chronique.
Je ne dirai pas que ce roman est une dark romance à proprement parler, car la relation entre les 2 personnages ne répond pas à cette définition. Ce sont les sujets traités par l’auteure qui sont dark, pas l’histoire d’amour.
Et tu as entièrement raison d’écrire à quel point ils demandent une écriture juste et crédible, ainsi qu’un travail approfondi sur la psychologie des personnages. Te connaissant un peu maintenant, je suis certaine que ce roman pourrait te plaire.
Très bonne semaine à toi, G, et à tout vite.
Bises
Coucou Viranne,
Un livre qui est dans ma PAL, et que je repousse encore et encore, à cause de ses thèmes vraiment très difficiles à affronter : Inceste, Pédophilie, trauma psychologique.
C’est encore au-dessus de mes forces de lire tout ça.
J’en avais déjà parler sur une chronique de G, donc ce n’est plus un secret de polichinelle… Ayant été victime d’un pédophile,
et malgré le travail fait sur moi depuis 7 ans et encore maintenant, ces thèmes-là, sont encore des déclencheurs émotionnels. Pourtant l’envie de le lire me titille à chaque fois que je cherche un nouveau livre. Mais la raison l’emporte toujours sur l’envie de voir tous ces êtres abjects punis, même dans un roman.
Merci beaucoup pour cette superbe chronique et quand j’aurai le courage, je me lancerai dans ce roman.
Bisous et bonne semaine ♥
Coucou Reste-De-Moi ♥,
Si Marlon est le coquelicot noir et Franco le rouge, toi, Reste-De-Moi ♥, tu es le coquelicot blanc.
Comment ne pas être admirative devant ton courage et ta résilience ?
Je ne te connais qu’à travers tes mots, et ils résonnent de force et de détermination.
Alors, ne pas se lancer dans la lecture d’une histoire proche de ton vécu, ce n’est pas manquer de courage. C’est résister. C’est se protéger.
Prendre le temps de commenter une chronique sur un sujet qui qui te touche profondément prouve la force de ton caractère et la sensibilité de ton cœur.
C’est moi qui te remercie pour tes mots et ta générosité.
Je te souhaite une bonne semaine et te dis à bientôt sur une prochaine chronique. Prends soin de toi.
Bises
Cc Viranne,
Résilience est mon 2e prénom. d’ailleurs je prévois de me faire un tatouage en ce sens. Je cherche les symboles de la résilience, même si je pense avoir trouvé lequel choisir.
Je te remercie pour ces gentilles paroles.
Bisous ♥
Bonjour Viranne,
Quelle joie de découvrir cette rubrique ! Merci pour cette critique. Je n’ai pas lu le livre mais il est sur ma PAL depuis un moment, ce que tu en dis me donne vraiment envie de le lire (il faut juste que je trouve le temps ^^).
J’espère que tu te portes bien. Je vais aller lire tes autres sorties, mais je crains de devoir encore allonger ma bibliothèque, c’est un risque à prendre.
Biz Biz ♥
Aliotis.
Bonjour Aliotis,
Je suis vraiment très heureuse de te retrouver dans cette rubrique. Je vais bien, j’espère que toi aussi.
Si j’ai pu te donner envie de lire ce roman, c’est parfait. Il est difficile, mais magnifique et la plume de l’auteure est particulièrement belle.
N’hésite surtout pas à revenir donner ton avis ou à chroniquer un autre livre, il y a une petite place pour tout le monde dans « Les lectures ».
Merci pour ton commentaire, à très bien j’espère Aliotis !
Bises
Bonjour Mitchiko,
J’ai moi aussi découvert Morgane Rugraff avec ce roman. Je vois que nous partageons le même avis sur cette histoire et que tu as été touchée par Marlon et Franco qui sont des personnages extraordinaires et difficiles à oublier. Je lis rarement des avis avant de commencer un livre et je ne m’attendais pas du tout à ça en le commençant. Je suis passée par des émotions très fortes et, même si le sujet est insoutenable, je me suis laissée porter par la qualité de l’écriture de l’auteure et ses messages porteurs d’espoir.
Merci beaucoup, Mitchiko, pour ta participation à cette chronique et ton avis sur ce roman. Je te souhaite une bonne fin de journée et une excellente semaine.
Bises
Coucou Viranne, merci pour ce nouvel avis littéraire 🙂 je connais ce livre, que j’ai lu l’année dernière. J’ai découvert Morgane Rugraff avec ce roman. Je te rejoins sur beaucoup de points ici, l’histoire est souvent difficile mais en même temps prenante, et la relation entre les personnages m’a beaucoup touchée, tout comme leurs personnalités. Une très belle lecture dont je garde un bon souvenir, qui m’a un peu rappelé certaines oeuvres de Cécilia Armand. Bon dimanche à toi et bonne semaine. A bientôt ^^ bises